SP3S-Paris-

MARIE LEGROS, IPEK YAYICI ET CLAURIDIE NGOMBO, BTS Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social (SP3S)

Paris

Marie peux-tu te présenter ainsi que ton alternance ?

Marie : Je m'appelle Marie, j'ai 20 ans et je suis en première année de BTS Services et prestations des secteurs sanitaire et social. Je travaille en tant qu'éducatrice, intervenante dans les collèges et lycées du 93 pour rencontrer les jeunes provenant de millier difficile et qui sont en décrochage. Mon but est vraiment d'aider tous les jeunes notamment ceux qui proviennent de milieux familiaux difficiles.

Et toi, Ipek, quel est ton but et quel est ton poste en alternance ?

Ipek : Je m'appelle Ipek, j'ai 23 ans et je travaille en tant que coordinatrice sociale et responsable de secteur dans une agence d'aide à domicile. Je rejoins mes camarades sur l'importance d'apporter de l'aide à ceux qui en ont besoin, et c'est pour cette raison que nous avons toutes les trois choisi le secteur social. De par mon expérience, j'ai réalisé que beaucoup de personnes âgées sont sans famille et que leurs seuls contacts humains sont les auxiliaires de vie.  

Et toi Clauridie. 

Clauridie : Bonjour, moi c'est Clauridie, j'ai 21 ans. J’ai réalisé une licence en sociologie, j'ai décidé de me réorienter vers un BTS SP3S. Dans le cadre de mon alternance, je suis responsable de secteur et coordinatrice sociale au sein d'une agence qui se consacre aux personnes âgées et en situation de handicap, y compris l'autisme.

Et quelles sont vos missions préférées en entreprise ?

Marie : J'apprécie particulièrement les entretiens avec les jeunes, car c'est le moment où ils se dévoilent le plus, c'est là que je peux les aider au mieux.

Ipek : Pour ma part, j'aime beaucoup les rencontres à domicile, car cela me permet de mettre un prénom sur un visage et de créer un lien avec les personnes dont je m'occupe.

Parlons maintenant de vos perspectives d'évolution et de vos projets d'avenir.

Marie : Mon objectif est de devenir travailleuse sociale en milieu carcéral. J'interviendrai dans toutes les prisons de France, en commençant par travailler avec les mineurs pour les aider à éviter de replonger dans la délinquance.

Ipek : Initialement, je voulais être assistante sociale dans l'éducation nationale, mais je me suis orientée vers le travail avec les personnes âgées. Je souhaite évoluer en tant que coordinatrice sociale, peut-être retourner travailler avec les enfants ou les adolescents, car c'est dès le plus jeune âge qu'il faut intervenir.

Quels cours vous apportent le plus d'un point de vue professionnel ?

Ipek, Marie et Clauridie: La matière qui m'a le plus apporté est "l'accompagnement personnel" mais c'est surtout nos professeurs qui nous inspirent et qui nous apportent la dimension humaine. 

Et enfin, quelles personnes vous ont inspiré pour choisir ce métier ?

Ipek : Récemment, c'est l'influenceuse Caroline Receveur, en raison de son histoire et de sa force pour vaincre la maladie.

Marie : J'ai grandi dans un quartier où j'ai vu un jeune être incarcéré à l'âge de 14 ans, et il a continué à faire des allers-retours en prison. Cela m'a motivé à m'intéresser au milieu carcéral. J'ai également eu des conversations avec des individus ayant connu la prison, ce qui a renforcé mon intérêt pour le sujet.

Ipek : Avant de travailler dans le social, j'étudiais les ressources humaines, et ce sont les matières sociales qui m'intéressaient le plus. Mon petit frère, qui est autiste, m'a aussi motivé à travailler dans le domaine en observant les différentes difficultés et aides possibles accessibles.

Clauridie : Personnellement, c'est avec ma propre ville et les personnes qui m'entourent que j'ai pris conscience que la jeunesse a vraiment besoin de soutien. C'est quelque chose que les gens ont tendance à oublier lorsqu'on parle des jeunes. Ils représentent l'avenir, mais la plupart du temps, nous oublions que l'avenir se construit dès le plus jeune âge. En réalité, sans un suivi dès l'enfance, on perd rapidement le fil.

Marie : J'ai visionné le film "Banlieusard" avec Kery James, et cela m'a vraiment fait comprendre que nous vivons dans un monde de requins. Si nous ne devenons pas des requins, nous restons des poissons et nous finirons par mourir au fond de l'eau, c'est tout.

Avez-vous une anecdote à partager durant vos études ou votre travail ?

Ipek : Un jour, en cherchant à contacter un patient,j'ai découvert qu'il était à l'hôpital depuis deux mois. Cela m'a marqué puisque personne n'était au courant, et j'ai compris qu'il était sans famille, ni ami. 

Marie : La semaine dernière, à la fin de notre entretien e une adolescente s'est levée et m'a demandé si elle pouvait me faire un câlin. Cela m'a vraiment touchée, je l'ai trouvé très mignonne. Habituellement je mets un peu de distance avec les jeunes que je suis mais cette fois-ci, j'ai senti que c'était nécessaire. 

Clauridie : J'avais un deuxième emploi au Quick, j'ai réalisé que pour certains employés, cet emploi était devenu le travail de leur vie. Une collègue avec qui je m'entendais bien cherchait à reprendre ses études en alternance, mais elle n'obtenait aucun résultat. J'ai donc commencé à faire des recherches, et finalement, nous avons trouvé une alternance pour elle. Elle a repris ses études après avoir arrêté l'école pendant 3 ans et j'ai su que c'était ma vocation.

Vous qui avez étudié en fac, pourquoi vous êtes vous tourné vers un BTS au final ? 

Marie : Le décrochage scolaire à l'université est malheureusement très courant, et j'ai moi-même connu un échec à cause de cela. On entre dans le monde professionnel avec l'intention de poursuivre des études supérieures, mais la réalité est tout autre. Honnêtement, j'ai pris conscience que la réussite après un BTS SP3S est plus assurée. La fac c'est si tu veux devenir avocat ou médecin, si tu n'as pas ce projet d'avenir, alors il vaut mieux choisir un BTS.

Quel est votre film, série ou vidéo préférés ? 

Ipek : J'aime tout ce qui est un peu étrange, thriller.

Marie : Si on devait choisir une série qui nous met toutes les trois d'accord, ce serait bien "Murder" ! Ça donne envie de commencer la fac de droit même si le style vestimentaire n'est pas le même. 

Qu'est-ce qui fait que vos modes de vie sont totalement différents ?

Marie : Déjà, le fait que je sois barman et que j'aie mon propre appartement, je pense que cela différencie ma vie d'étudiante de celle des filles.

Ipek : Ce que je trouve bien avec les filles, c'est que malgré nos différences culturelles, religieuses, et nos modes de vie nous arrivons à en parler sans tabou et à partager les mêmes valeurs.

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